Résistance, évasions & fin du camp

Persistance de la résistance

Malgré ce dur régime, les déportés n’avaient qu’une idée : s’évader, rejoindre les Alliés.
Il y eut de nombreuses tentatives d’évasion.
Les hommes savaient pourtant bien qu’ils couraient de grands dangers, qu’ils étaient dans une ZONE OPÉRATIONNELLE DE GUERRE (Front de l’Est).

Le défilé du 14 juillet 1942.
Dessin de Roger Maire

Si quelques-uns ont pu réussir, pouvant gagner le maquis polonais qui s’organisait, rejoindre, sinon la France libre, du moins un pays ami, ceux qui ont été repris ont fait l’objet de graves sévices allant jusqu’à la mort. De nombreux camarades ont été abattus au moment de leur évasion.

Si certains évadés ont pu réussir à rejoindre la Résistance polonaise ou les Partisans russes, si d’autres ont pu arriver en Hongrie ou en Roumanie pour rejoindre ensuite les Armées françaises libres, beaucoup ont disparu sans laisser de trace…

Ces évasions ne pouvaient avoir lieu qu’à l’occasion de corvées à l’extérieur du camp proprement dit ou de travail en kommando, en profitant de la moindre inattention d’une sentinelle. Encore faut-il souligner les conditions de santé, de temps, de lieu, et vestimentaires dans lesquelles ces évasions étaient tentées.

Des évadés repris ont fait des séjours dans les prisons ukrainiennes (sous contrôle allemand) mélangés aux autres détenus, notamment des Juifs, risquant d’être abattus à chaque instant par des gardes volontaires S.S. ukrainiens, lesquels ont dépassé dans leurs exactions les S.S. eux-mêmes.

Une forme de résistance : les amicales de Rawa-Ruska

 

A côté des formes de résistance active telles que les actes de sabotage, les tentatives d’évasion ou le défilé du 14 juillet 1942, le camp de Rawa-Ruska connut l’éclosion spontanées d’amicales régionales, semi-clandestines, dont diverses personnes ont à ce jour conservé leur carte de membre, réalisée à la main sur un morceau de carton – souvent le dos d’une photo. Dans l’univers totalitaire de Rawa-Ruska, l’appartenance à ces groupements, qui apportait à ceux qui en faisaient partie un soutien moral indéniable, représentait une forme évidente de résistance passive.