MONTELLIMARD Alexandre
Extraits de Envols n°294 – 2° semestre 2018
Voir aussi Envols n°287 juin 2015
Le 18 octobre 2018, la maison de retraite de Saint-Maurice de Lignon dans la Haute Loire était en fête à l’occasion du centième anniversaire d’Alexandre Montellimard.
…Alexandre avait mis son costume, chemise blanche et cravate et portait ses décorations sur la poitrine. Il ne fut pas le dernier à chanter et à danser…
Gérard Valère retraça le parcours d’Alexandre pendant la guerre, un parcours que nous avons la chance de pouvoir connaître en détail grâce au livre de souvenirs qu’il a écrit.
Fait prisonnier dans les Vosges, le 22 juin 1940 et envoyé, par étapes, dans un camp de prisonniers en Bavière, puis au travail forcé dans une ferme. Au bout d’un an, il s’évade en septembre 1941, en direction de la Suisse et après 24 jours de marche, est repris à la frontière du Lichtenstein. Après les 21 jours de prison infligés aux évadés, il est renvoyé par étapes au kommando de Waldenstein, où il doit travailler dans une carrière pour extraire des matériaux destinés à l’empierrement d’une route. Avec une barre à mine il fait sauter le câble du téléphérique de transport des pierres, paralysant la carrière. Les réactions des sentinelles seront terribles. Alexandre croit à plusieurs reprises que sa dernière heure est arrivée. Il est finalement enfermé 5 jours dans une tour sans boire ni manger, avant d’être condamné à 42 jours de prison. De retour au Kommando de Waldenstein où le chantier se termine, il est alors envoyé vers une autre destination, au Sud de la Bavière… mais lors d’un arrêt prolongé en gare il se joint à un groupe pour une seconde évasion en direction de la mer Adriatique. Le groupe est bien arrivé dans la ville portuaire de Rijeka en Croatie, mais à la gare, la police les a livrés au autorités allemandes… Retour en Autriche, mais, au début avril 1942, Alexandre fait partie de la douzaine de prisonniers « sélectionnés » pour partir à Rawa-Ruska. Il y arrive le 5 mai 1942 puis est envoyé en juillet à Zwierzyniec. Avec ses camarades de travaux forcés, ils assistent aux rafles et aux meurtres de la population juive et, malgré les SS en armes, ils hurlent leur réprobation. La nuit, Alexandre participe au creusement d’un tunnel…. Cloué par la maladie, il ne fera pas partie des évadés. De retour au camp principal de Rawa-Ruska, il est finalement renvoyé près de la Baltique, dans la Pologne occupée. Il sera libéré par les Russes en 1945 et retrouvera son village natal en juillet 1945.
Tout au long de son parcours de prisonnier de guerre, Alexandre a fait preuve d’une admirable force de caractère, d’une détermination sans faille, d’une étonnante audace pour toujours tenter de s’évader. Mais, surtout, il a su garder, au péril de sa vie le sens des valeurs humaines.
Le président de la Société des Membres de la Légion d’Honneur a souligné combien ils étaient fiers de compter parmi eux un soldat qui a su, dans des circonstances très difficiles, se comporter en héros.
Prosper Chiappini, Président pour la Loire, des Anciens Combattants et Prisonniers de Guerre a souligné que les qualités d’Alexandre Montellimard avaient été reconnues par l’attribution de plusieurs décorations dont celle des Evadés, puis la Légion d’Honneur. Il a rappelé la grande fidélité d’Alexandre aux cérémonies du souvenir et son rôle de porte- drapeau de l’ACPG de la Ricamarie à Firminy. Il lui a remis, en remerciement, la Médaille de l’ACPG…