T – Desmaret

Bernard DESMARET

Extraits de Envols n°294 – 2° semestre 2018

Fernand Desmarest est né le 28 septembre 1918 à Plérin (Côtes-du-Nord à l’époque), dans un sémaphore, ce qui n’est pas banal !

Il a été élevé par ses grands-parents à Brest jusqu’à l’âge de 12 ans. Puis, au décès de son grand-père, il est retourné vivre à Paris avec ses parents et son frère.

Il est appelé au service militaire en 1938, nommé caporal-chef, puis envoyé sur la Ligne Maginot où il est fait prisonnier avec 33 camarades. C’est la captivité à Sarrebrück, puis au stalag 4B en Bavière.

Première tentative d’évasion, avec un camarade, ils passeront 15 jours dans l’Eisenberg (Sudètes). Repris, il tentera 2 fois encore de s’évader avec un autre camarade belge, et sera repris après 200 km en territoire ennemi. Ce sera un séjour à la prison centrale de Leipzig, puis le stalag 4 G et ensuite le stalag 4 B (baraque des fameuses « culottes rouges »).

Il sera ensuite envoyé à Rawa-Ruska, du 5 juillet au 06 décembre 1942, puis dans le sous-camp de Tarnopol. Transféré fin 1942 en Poméranie, dans le stalag 2 B, il travaille dans une usine de traitement du lin, puis dans une usine de Haute-Silésie qui tire de l’essence de la lignite.

Enfin, il est envoyé à Brüx dans les Sudètes en janvier 1945. Libéré par les Russes le 08 mai 1945, il rentre à Paris chez ses parents Très affaibli, il lui faut 2 mois pour se remettre. Fernand Desmarest connaissait l’allemand, ce qui lui a permis de dissiper bien des malentendus et de sauver la vie à certains de ses compatriotes.

…Fernand et Jacqueline ont eu 3 enfants, 8 petits-enfants, et 14 arrière-petits-enfants, ils ont fait partie de l’Association des Grands-Parents Bénévoles.

Il retrouve des Anciens de Rawa-Ruska à Brest et s’inscrit à l’UNEG (Union Nationale des Evadés de Guerre) dont il devient secrétaire en 1949, il gardera ce poste 24 ans. Il prend la présidence départementale ensuite, il organisera un Congrès National à Loctudy avec 360 participants !

Il sera également porte-drapeau de l’UNEG.

Il sera décoré de la Légion d’Honneur en 2012 ; il était aussi titulaire de la Médaille des Evadés, de la Croix des Combattants Volontaires 1939/45, de la Médaille des Internés Résistants, de la Médaille des Internés pour faits de Résistance, de la Médaille du Mérite. Il a reçu, à titre posthume, la Médaille d’Or de l’ONACVG, il venait d’avoir 100 ans, mais est malheureusement décédé deux jours après son anniversaire.

Fernand Desmarest avait le sens de la relation, de l’accueil, beaucoup d’humour, il était gai et convivial, toujours souriant, plein d’humanité.

…A Viviane qui lui téléphonait chez lui, il dit un jour : «Ici c’est le défilé du 14 juillet, mais des femmes : il y a l’infirmière pour les soins, la femme de ménage, la personne qui m’apporte les repas, ma voisine qui me donne mon courrier etc…» .

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