Ukraine et Galicie

Cartographie des prisonniers de guerre français en Allemagne

Voir aussi – plus bas – la cartographie des camps du stalag 325

Ukraine et Galicie : un peu de géographie et d’histoire

Que recouvrent ces deux noms propres ? Voici quelques brèves explications suivi d’une note sur RAWA-RUSKA et le Stalag 325.

UKRAINE

Avant la première guerre mondiale, l’Ukraine était une région de la Russie. Elle comprenait quatre voïvodies (gouvernements) : ceux de KHARKOV, de KIEV, de POLTAVA et de TCHERNIGOV. A la fin de la première guerre mondiale et après une tentative d’instauration d’un état indépendant ukrainien, l’Ukraine devient une des républiques socialistes soviétiques.

GALICIE (ou Galizien)

Cette province a été créée au XIIIe siècle par les ducs de Galicie. En 1412, elle est érigée en capitale de la Russie rouge polonaise. Puis en 1704, les troupes de Charles XII  (Carl de Suède) la mettent à sac. Elle avait une superficie d’environ 78 500 km2 soit le 1/7e de la France. Sa capitale est  LVOV (ou LWOW ou LEMBERG, aujourd’hui LVIV).

Quelques dates importantes pour la Galicie :

1340 : Casimir le Grand annexe la Galicie à la Pologne.

1772 : lors du partage de la Pologne, la Galicie devient autrichienne et le restera jusqu’en 1914.

En septembre 1914 les troupes russes annexent la Galicie.

1915 : les troupes austro-allemandes la reprennent.

1918 : les Polonais en font la conquête. Ils se heurtent à des formations ukrainiennes. Celles-ci veulent rattacher la Galicie à l’état indépendant ukrainien en cours de création.

1921 : au traité de Riga, elle est reconnue terre polonaise et le restera jusqu’en 1939.

1939 : après l’écrasement de la Pologne, la Galicie est purement et simplement annexée par l’U.R.S.S. L’Allemagne de son côté annexe le 8 octobre la partie occidentale de la Pologne et organise les provinces restantes en  “général gouvernement” . La Pologne cesse provisoirement d’exister.

En juin 1941,  lorsque l’Allemagne ouvre les hostilités contre l’U.R.S.S. les troupes allemandes occupent la Galicie après de violents combats.

Au début de l’année 1942, elle est rattachée au  » général gouvernement  » dont l’administrateur est le sinistre Docteur Franck. De nombreux camps de concentration sont installés sur son territoire (LUBLIN, MAJDENECK, CHELMNO, AUSCHWITZ, TREBLINKA, BELZEC, SOBIBOR, etc…).

… En 1942, la Galicie détient certainement le triste privilège du record de la souffrance dans une Europe soumise à la domination allemande. Antagonismes ethniques, extermination raciale, guerre de partisans y sévissent à un degré rarement atteint. La mort y rôde sous toutes ses formes…
« …  avec l’adoption de la « solution finale », la Galicie est englobée dans le « triangle de la mort », dont les sommets sont marqués par les camps tragiques de Treblinka, Auschwitz, Belzec … »
(d’après Ph. Masson, Historia magazine n° 51, nov. 1968)

1944 : l’Armée Rouge occupe la Galicie. Lvov est reprise le 28 juillet. La République socialiste soviétique d’Ukraine annexe la Galicie.

RAWA-RUSKA

C’est une petite ville de Galicie située à 52 km nord-ouest de Lwow et à 19 km au sud de Belzec. Sa population au début de 1942 était d’environ 9 000 habitants en majorité juive. Suite aux déportations et aux exécutions sur place, la population qui restait fut à son tour déportée le 7 novembre et envoyée dans les camps proches surtout celui de Belzec. La population de la ville tombe à  3 000 habitants.

Rawa Ruska était au centre du JUDEN-KREIS (zone juive) qui était entièrement contrôlée par l’office central de la sécurité d’Etat – le R.S.H.A. (REISCHSSICHERHEIT-HAUPT-AMPT) .

Stalag 325

Dès juillet 1941, les Allemands installèrent à Rawa Ruska un camp pour prisonniers de guerre soviétiques. Il porta le nom de stalag 325. Quinze à vingt mille Russes y furent envoyés dans un premier temps. Quatre mille par la suite. En mars 1942, juste avant l’arrivée des premiers Français, seulement quatre cents prisonniers russes subsistaient encore. Les autres étaient  morts de faim, de maladies ou de mauvais traitements.

Les premiers Français arrivèrent le 13 avril 1942. Le 19 janvier 1943, le stalag 325 est dissous. Le restant de ses effectifs est envoyé à la citadelle de Lwow, où il garde son même numéro de Stammlager : 325.

Le 26 septembre 1943, le camps  est à nouveau dissout et transféré, cette fois, à STRYJ, toujours sous le nom de stalag 325. Face à l’avance de l’Armée Rouge, le camp de STRYJ sera dissout définitivement  le 13 janvier 1944. A cette date, il ne restait plus dans les camps que 177 Français ou Belges. Encore une précision : lorsque l’on parle du stalag 325, que ce soit à Rawa-Ruska, à Lwow ou à Stryj, il s’agit toujours du camp-mère (STAMMLAGER) dont dépendaient des sous-camps ou des kommandos, parfois très importants et éloignés.